MORE? What is this, man?

MORE... 

Cette composition cinématographique de Barbet Schroeder, réalisée en 1969, sous couvert d'une aventure hippie qui finit dramatiquement, est en fait une énigme.
Elle me poursuit depuis 50 ans.

Réputée pour sun, sex ans drug , vue par des milliers de spectateurs, presque rien pourtant n'en a été dit. Banalités, lieux communs, à quelques pages près. 

Ni les critiques, habituellement prolixes, dans le peu que j'ai pu lire sur la toile - maintenant que j'ai nécessité de m'y intéresser vraiment! - 
La fiche Wikipédia fait 11 lignes dans sa partie non technique. 
J'en suis abasourdi. Si peu pour un film réputé culte, qui aurait imprégné une génération, matérialisé ses fantasmes sociétaux, avec une influence délétère en glorifiant une contre culture underground toxique, par amoralité esthétisante!  

Ni l'auteur lui même qui, par ses commentaires peu diserts, reste flou, superficiel, disons secret, ressassant ce que l'interlocuteur veut entendre. Il admet une composante vaguement autobiographique d'un ton badin, laissant sous les apparences suinter son inconscient mais surtout celui de Gegauff ? 

Et pour cause. Ce film violent flirte avec les extrêmes. Et pas ceux que l'on croit, dont la drogue, la dure. 
Film sur les hippies, ceux qui tournent mal, les junkies? Que nenni!
L'exposition anatomique du fix est un leurre, une ballade hypnotique pour égarer le chaland, tromper le Petit Poucet, une couverture, comme l'hôtel du dénommé WOLF. 
C'est un conte-tragédie post moderne. 
Terriblement efficace. Aucun plan, aucun mot n'est en trop. Tout y est signe et renvoie à un fil insoupçonné. 
Car son signifiant côtoie des mythes immémoriaux, le Léviathan et la psychiatrie.
Sa filmologie est proprement géniale.
Avancer pas à pas pour amasser les indices, s'imprégner et comprendre, le voyage est lent entre beauté fulgurante et psychopathologie
.
Je le fais pour moi. C'est entendu.
J'ai appelé ce blog "plus loin"  far more, pour toucher l'insondable.
J'ai hésité à le nommer MORituri  ... 
Mais comme on entre en thérapie, qui est une forme de renaissance, j'en reste là...









Postmodernisme. Plus généralement, on peut considérer que là où le modernisme place l'auteur et la création au centre de son esthétique, le postmodernisme fait jouer ce rôle à l'interprétation et au public... Ainsi, le modernisme cherche à construire une image fidèle du monde réel, en dépassant les limites de la perception humaine. Le postmodernisme s'interroge plutôt sur le statut du monde fictionnel créé par l'œuvre d'art et son rapport au monde réel. L'exemple par excellence en est la vertigineuse nouvelle Tlön, Uqbar, Orbis Tertius publiée dans le recueil Fictions de Jorge Luis Borges dans laquelle le monde réel est peu à peu colonisé par le monde fictionnel de Tlön.

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